Immigration : pourquoi la France n’est pas historiquement le pays d’accueil que l’on prétend
À partir du moment où le flux migratoire du nord vers le sud s’est inversé, un glissement sémantique s’est opéré qui a dégradé l’image du migrant. Celui qui part a donc des légitimités de déplacement qu’on ne lui reconnaît plus lorsqu’il arrive sur le territoire de l’Autre. En outre, l’immigré n’est plus un migrant dès lors qu’il se sédentarise et fait aussitôt figure d’indésirable. C’est le phénomène dit de « l’escalier migratoire » : les premiers défrichent, les suivants s’installent et subitement l’opinion prend conscience d’une situation sans appel qu’elle doit gérer sur le long terme.
Quand tout se passe bien, c’est-à-dire si le migrant se plie aux exigences de l’accueillant, la machine tourne au rythme régulier d’une économie qui absorbe les flux. Pour autant, elle fait fi de la sociabilisation et de l’intégration des nouveaux venus, ce qui conduit à des dérégulations récurrentes de la part de toutes les parties.
Extrait de « L’immigration – Faut-il avoir peur de l’avenir ?« , de Gérard A. Jaeger, publié aux éditions Eyrolles, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.
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